L’art de vivre! 

Je ne dis pas l’art de bien vivre! Je dis l’art de vivre. Où en est donc la différence? Chaque homme voudrait vivre simplement et donner un sens à son existence. Chaque homme voudrait simplement être un « artiste de la vie ». Lui imprimer ses couleurs propres, ses contours et ses lumières… Il y a un art de vivre qu’on retrouve chez tous les vivants, quels qu’ils soient. Il y a un art de vivre, je dirais d’exister, dans un paysage, dans l’insolence de sa beauté ou dans la séduction de son étalement… Mais l’art, l’art des arts, le sens de ce qui existe, et l’existence de ce sens, la connaissance de cette existence, et le sens de cette connaissance, c’est bien l’homme qui le possède en plénitude. Mais il ne l’a que parce qu’il est connaissance dans ce sens, et existant dans cette connaissance. Vivre et respecter la vie autour de soi, et respecter la nature devenue livre vivant pour lui et en lui. En d’autres termes être homme, c’est avoir un sens, c’est vivre de la connaissance de ce sens.

Il y a donc un art de vivre. Comment donc ? Disons-le plus simplement! Il y a une beauté à découvrir et une foi à lui prêter. Comment prête-t-on à sa propre vie sens et expression? Comment tisser sa vie avec les autres et lui attribuer des couleurs? Comment peut-on donner à sa vie but et direction?

Expressions et formes de la vie ? Boire et manger, emménager et habiter, savourer une présence ou faire des excès, dire et se taire, développer un style et être correct, chanter et « musiquer », jouer et improviser, fonder une « famille du rire » et trouver pourtant son propre chemin pour rire de la vie, prendre et donner, aimer et se laisser aimer, chercher une proximité ou maintenir la distance, contredire ou obéir, pardonner et se réconcilier, garder et laisser aller, rire et pleurer, être stressé ou tout abandonner pour vivre, être malade et être en bonne forme, aider ou guérir, travailler et prendre du repos, apprendre ou enseigner, réussir ou échouer…

Un sens aigu? Écouter par exemple de bout en bout une réflexion dont on sait toute la vérité, et sans réagir c’est s’écouter, s’écouter soi-même! Voir l’indésirable et garder son calme, c’est se reconnaître! Voir la beauté sans la prendre, sans l’arracher, sans vouloir la posséder pour soi seul, c’est toucher ce qui nous dépasse! Vivre l’agréable, sans vouloir l’emporter avec soi, c’est déjà le goûter! Ressentir l’indifférence, et continuer à aimer, à contempler l’autre et à savoir que l’homme passe infiniment l’homme, c’est vivre les pieds sur terre.

Tout devient sens quand on lui donne sens, direction. Ici à l’aumônerie, nous voulons tracer et découper un sens, un sens chrétien. Ici nous disons que la beauté a un nom, une expression, et un visage: le Christ.

Kmi le Petit.