Introduction
La cathédrale Saint-Fulcran de Lodève est un bâtiment typique du gothique méridional. La ville de Lodève dans l’Hérault, ville antique d’origine celte, se situe un peu à l’écart de la côte méditerranéenne, au pied des montagnes dans la région Languedoc-Roussillon, à environ 54 km au nord-ouest de Montpellier. L’ancien diocèse de Lodève, fondé probablement vers la fin du ive siècle, fut supprimé pendant la Révolution française ; son territoire fut ensuite rattaché au diocèse de Montpellier. Puis le siège de Lodève fut restauré en 1877 en la personne de l’évêque de Montpellier.
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La cathédrale vu de Grezac
L’histoire de la construction
Ancienne carte postale
Les sources écrites de l’époque de la construction de la cathédrale gothique, peu nombreuses, qui ont été transmises par les évêques Bernard Gui (1324-1331) et Guillaume Briçonnet (1489-1519), également évêque de Meaux et directeur spirituel de Marguerite de Navarre, ne donnent que des indices indirects sur la construction ; il est nécessaire de recourir à une datation stylistique comparative (d’après Curtius).
L’édifice gothique fut commencé par l’abside vers 1265/1270. La deuxième phase aux années 1270 comprend le chœur à nef unique et la chapelle du Sacré-Cœur (anciennement Saint-André) qui longe le mur nord du chœur.
Dans la troisième phase de construction vers la fin des années 1270 et début des années 1280 on construit les deux travées orientales du bas-côté nord avec la chapelle adjacente (Saint-Fulcran) et le portail avec son porche. Le chœur fut voûté et fermé provisoirement pour pouvoir servir au culte.
Dans une quatrième phase vers 1295/1300 on termina le bas-côté nord avec sa chapelle Saint-Roch (anc. Saint-Martin) et commença le bas-côté sud avec les chapelles Notre-Dame et Saint-Michel. Au-dessus de cette dernière on érigea un clocher de plus de 57 m de hauteur, qui sera terminé vers 1320. Il servit également de tour de guet.
Au temps de l’évêque Bernard Gui (1324-1331), anciennement Grand inquisiteur, la construction n’avançait plus pour raison de problèmes de financement. Seulement vers 1345 les bas-côtés furent terminés et voûtés et la moitié inférieure de la façade ouest fut érigé. Plusieurs épidémies de la Peste noire et la Guerre de Cent Ans interrompirent de nouveau les travaux.
Ce n’est qu’entre 1413 et 1430 que la façade est terminée, fortifiée avec un chemin de ronde et des échauguettes et que la nef principale est voûtée. Vers la fin du xve siècle la chapelle Saint-Fulcran fut agrandie et un baptistère fut ajouté au sud-ouest.
Destruction et restaurations
Pendant les Guerres de religion, la cathédrale fut pillée et endommagée gravement. Les troupes protestantes ont fait sauter les quatre grands piliers de la nef pour faire s’écrouler les arcades, les murs de la claire-voie et les voûtes de la nef. Seuls restaient intacts le chœur, les murs extérieurs de la nef et toutes les chapelles. C’est l’évêque Jean VI de Plantavit de La Pause (1625-1648) qui fit rétablir à l’identique les parties détruites. Sous la Révolution, la cathédrale fut profanée et servit d’entrepôt.
Au xixe et xxe siècles, une série de restaurations furent exécutées (renforcement des contreforts, enlèvement des enduits originaux, réouverture de fenêtres obturées).
Finalement, on a ajouté un toit de pierre au clocher.
Gravure