Marcher sans arrêt, marcher encore, marcher toujours.

On était pourtant partis pour une journée de marche « le nez en l’air et les cheveux aux vents ». On était partis pour vivre un temps d’insouciance joyeuse et de rencontres chaleureuses. Le coin était agréable: on l’appelle l’île de la Maguelone. Nous sommes accueillis non seulement par de jeunes adultes, mais aussi par des volailles sympathiques (voir photos). C’est déjà quelque chose de différent du train-train quotidien. Et en plus, avec les chants d’action de grâce, tout était prévu pour une ambiance festive. Mais ce 21 mars-là, la météo n’était ni gaie, ni gentille, ni favorable. Plus de 600 collégiens venus de tout l’Hérault ( Lunel, Béziers, Pézénas, Sète, Frontignan, Lergue-Hérault, Agde, Montpellier et que sais-je encore?…) ont donc bravé pluie, vent froid, boue…  faim et soif tout à la fois. Le thème de la rencontre était « Joie pour les coeurs qui cherchent Dieu« (Ps 104). Malgré la difficulté du chemin, la longueur de la marche, la météo maussade, le vent fraichi par le froid, il fallait encore trouver la joie et le sourire. Ce qui d’ailleurs n’était pas une denrée rare, malgré les petits bobos…car il fallait marcher joyeux, marcher toujours, marcher, pendant des heures, sans discontinuer…jusqu’à Lattes. Cela fait du bien aux articulations en pleine maturation.

 

 

Quatre grands moments ont marqué le journée: le bref temps de l’accueil et de la répartition en équipes, le long temps de la marche, et la célébration de l’Eucharistie qui nous a envoyé en mission de joie et d’audace. Le temps éprouvant de la marche a connu quatre étapes: le jeu pour faire connaissance; le partage biblique pour les groupes Fraternité; le jeu solidaire; et à l’arrivée, la fabrication de la croix (voir photos).

Il n’est pas toujours aisé de dire sa foi quand on est dans un monde hostile à toute idée religieuse. La messe qui a clôturé la journée a mis en lumière la joie de croire. Pour un croyant, il n’y a pas de différence entre « joie de croire et joie d’aimer ». Les deux sont pareilles. Et il faut l’apprendre. Cette journée qui a connu une lente ascension de la joie était la preuve que le royaume de Dieu se construit dans le coeur des jeunes, comme une plante croît jour et nuit sans qu’on sache comment cela arrive: cela passe par des douleurs, des renoncements et des souffrances auxquelles on est peut-être moins habitué dans nos contrées… Mais la leçon était simple à saisir pour un temps de carême: la croix sera toujours un signe de contradiction pour le monde jusqu’à la consommation des siècles; mais elle a un au-delà qui est la joie; la joie de la résurrection. Donc au coeur même de l’acceptation de la croix, il y a la joie: voilà le témoignage qui nous fascine encore…